Toxine botulique
Utilisée depuis les années 80 en médecine, la toxine botulique ( principalement de type A) est un médicament pour lequel nous avons beaucoup de recul, mais qui effraie parfois encore les esprits mal informés.
Tentons donc de faire le point sur :
- La définition de la toxine botulique : La toxine botulique est une toxine sécrétée par Clostridium botulinum, la bactérie responsable du botulisme (toxi-infection alimentaire généralement contractée lors de la consommation de conserves et responsable de paralysies musculaires). Il s’agit d’une protéine dont les propriétés neuro-toxiques en font le plus puissant poison connu lorsqu’il est ingéré. Ceci est à l’origine de la crainte de certains patients.
- L’utilisation de la toxine botulique : elle se fait principalement en pathologie pour traiter le strabisme, des hypertonicités musculaires, des spasmes permanents, notamment chez l’enfant encéphalopathe, des vessies instables, des hypersudations ou certains types de douleurs. Son utilisation "détournée" vers l’esthétique date du début des années 2000, pour en faire aujourd’hui l’une des procédures les plus communément réalisées chez la femme comme chez l’homme.
- Le mode d’action : La toxine botulique paralyse temporairement les muscles dans lesquels elle est injectée. Son action est totalement réversible en quelques mois.
- La toxicité : elle est très théorique tant que la toxine n’est pas avalée. La dose mortelle chez l’adulte est de 40 à 50 unités/kg soit un flacon de Vistabel par kilo de poids. En général on utilise un à deux flacons lors d’un traitement esthétique : il faudrait donc soixante flacons pour tuer un adulte de 60 kilos…A titre complémentaire, ajoutons que les doses utilisées en neurologie – et en particulier chez l’enfant – sont bien plus élevées qu’en esthétique.
- Les différentes toxines : les plus connues sont le Vistabel et le Botox, le Dysport et l’Azzalure, voire la récente Xeomin.
- Les principaux effets indésirables : peu fréquents et totalement réversibles, il s’agit surtout des asymétries, des paupières tombantes voire de la paralysie de certains muscles oculomoteurs. En fait, s’ils sont présents dans la plupart des esprits, cela tient surtout au fait qu’ils sont apparus avec le développement des techniques esthétiques il y a 10 ans. Avec le temps, et la mise en commun des données scientifiques, les médecins ont appris à les éviter en respectant certaines règles d’injection : dilution du produit et respect des distances de sécurité en particulier.
Publié le
28 septembre 2021